Subsides culturels flamands: L'innovation est menacée à Bruxelles

La Ministre de la Culture flamande Joke Schauvliege  et les Commissions d'Avis tuent l'expérimentation et l'innovation en Arts particulièrement à Bruxelles.

Les résultats de la dernière phase (ranking) des commissions d'avis tels que publiés en ligne début Juin par la Ministre Joke Schauvliege sont catastrophiques pour de très nombreuses organisations bruxelloises. Une véritable hécatombe réduisant leur subvention tout simplement à 0 : Bains Connective, Filmmagie, Sint-Lukasgalerij, Octurn, Danscentrum Jette, Irma Firma, Nadine, Ars Musica, Freemusic, Y (Kultuurkaffee), Corban, Globe Aroma, De Parade, Cimatics, iMAL, Mediaruimte (Lab[au]). Ou refusant de soutenir de nombreux nouveaux dossiers: Komplot, Les Ateliers Claus, ZebrArt, ZSenne, Great Investment, Bookman, NMT Productions, Platform Kanal.

Le mot d'ordre de la Ministre - il faut réduire drastiquement le nombre d'organisations - envoyé aux Commissions semble avoir été parfaitemet appliqué par celles-ci! Les membres de toutes ces commissions (la plupart représentant d'une organisation elle-même subsidiée) se sont bien arrangés entre secteurs pour sauver leur peau dans ce dégraissage (voir article du Standaard) tout en entérinant une concentration dans quelques structures bien visibles de plus en plus soutenues: un KAAI (1.845.000, proposition de + 300.000!), un KVS (2.250.000), un Beursschouwburg (980.000), un Rosas (1.605.000), un Ultima Vez (1.040.000), un Wiels (850.000, proposition de + 250.000!) un Buda (1.000.000) un Tooneelhuis (3.000.000),...

On peut se demander si la Commission générale pour l'ensemble du secteur culturel (Adviescommissie Kunsten) a fait une analyse globale des conséquences de ces propositions, par exemple entraînant la disparation de tout ces acteurs laboratoire, expérimental et innovant sur Bruxelles pourtant plus que nécessaire dans un monde en évolution accélérée et tout numérique... Faut-il à ce point concentrer les moyens au détriment de tout un réseau de plus petites organisations travaillant sur des pratiques artistiques moins visibles mais porteuses de futur?

Exemple dans le domaine des arts électroniques numériques: quasi toutes les organisations dans ce secteur à Bruxelles sont menacées de disparition: 3 structures dynamiques reconnues internationalement produisant de nombreux évènements pour des publics variés et de plus en plus demandeurs de cultures numériques (Cimatics, iMAL, Mediaruimte (Lab[au]). Il ne resterait plus que Constantvzw (soutenu pour juste 2 ans).

Sans une réforme des commissions et de leur sectorisation traditionnelle rigide, un grand nombre d'acteurs travaillant dans l'expérimental, l'interdisciplianire, l'hybribation des pratiques, l'innovation socio-artistique et la recherche ne seront pas compris. Si rien ne change, dans 2 ans au prochain appel de subsides structurels culturels de la VG, on en sera au même point. En attendant une réforme profonde du Kunstdecret, ce n'est pas à la VGC que ces rejetés bruxellois de la VG trouveront secours: il n'y a pas de marges budgétaires pour ces nouveaux arrivants puisque 90% de ses budgets sont déjà alloués à toutes ces grands centres de Bruxelles (KVS, Beurs, Kaai,...) qui reçoivent déjà le plus de financement de la VG...

La concentration tue la diversité des espèces et donc leur potentiel d'évolution. Dans le domaine des arts et de la culture, c'est pareil. A terme c'est mortel.

Bruxelles, 25/6/2012
iMAL, Cimatics en Lab[au]
(the top 3 organisations when googling 'digital arts brussels' )

Voir les décision sur meerjarige subidies 2013-2014/16.
Lire l'article 
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Cultuursubsidies: 'Innovatie wordt bedreigd'" op brusselnieuws.be