Nanomachine

Vendredi, 16 Mai 2003 | 00:00
Nanomachine

A laptop performance by Antoine Schmitt

La nanomachine

Une machine rythmique complexe et semi-autonome.
Une performance audio-visuelle improvisée.
Une lutte publique avec une Gesamtkunstwerk minimale en formation.

La nanomachine est une performance audio-visuelle, extension du travail plastique d'Antoine Schmitt, dans laquelle il improvise la création de nanoensembles en public.

Un nanoensemble est un ensemble d'objets minimaux, chacun ayant son propre forme, son et comportement automone, qui déclenche et influence celui de ses voisins, donnant ainsi naissance à une machine rythmique complexe et semi-autonome, à la fois entièrement appréhendable et complètement désiorientant en raison de sa complexité. La signature audio est celle d'un mix d'échantillons sonores en boucles rythmiques ambigües, sorte de généralisation extrême de Pendulum Music de Steve Reich, l'aspect visuel est fortement abstrait lumineux et mou. De tels nanoensembles peuvent être vus sur le web sur http://www.gratin.org/as/nanos/

Dans la nanomachine, Antoine Schmitt improvise une lente construction et déconstruction de tels nanoensembles, les uns après les autres, en utilisant un outil logiciel développé par lui-même. La construction est assez délicate comme les machines deviennent souvent instables. Comme pour une improvisation musicale, l'ensemble du processus de construction est ainsi complètement ouvert et lisible.

Par ailleurs, la nanomachine est une nouvelle expression, dans le champ des VJs/DJs, dans laquelle les systèmes programmés temps réel autonomes sont mis en avant comme matière à part entière, et dans laquelle les médias traditionnels comme l'image ou le son sont considérés comme des manifestations de processus et de forces sous-jascents. Avec la nanomachine, ce n'est pas le son qui suit l'image ni l'image qui suit le son: les deux trouvent leur origine dans la même machine, ou plutôt dans les multiples objets qui composent l'ensemble. Le fait que, dans la nanomachine, la causalité (de l'objet à l'image et au son, d'un objet à ses voisins, d'un objet à l'ensemble) soit légèrement dérèglée et toujours changeante, met explicitement l'accent sur cette approche.
Les sens ainsi que le raisonnement du public sont constamment sollicités, leur attention balançant entre réalité et abstraction. Frank Stella disait : "What you see is what you see", et ici, c'est ce que le public ressent, et rien de plus, qui le questionne. La nanomachine est une lutte publique avec une Gesamtkunstwerk minimale en formation.

A propos d'Antoine Schmitt

Artiste et Programmeur, Antoine Schmitt se place au croisement de l'abstration et de la simulation dynamique. Depuis 1995, il travaille les algorithmes logiciels pour créer des objets audio et visuels, sous la forme d'installations, d'oeuvres en ligne et de performances.
L'autonomie et l'abstration sont ses voies de recherche, la programmation temps-réel est son outil. Antoine Schmitt traque la forme de l'être au plus profond de la nature humaine. Infra-langage, la sensation est au coeur de ses réalisations.

Plus d'infos sur http://www.gratin.org/