“Qu'est-ce qui rend les arts des nouveaux médias si différents, si séduisants?”


Aristarkh CHERNYSHEV, Roman MINAEV, Alexei SHULGIN

Artistes

Electroboutique: Media Art 2.0
Aujourd’hui, alors que tout discours artistique critique est vidé de son pouvoir dans le contexte rigide d’un monde capitaliste unilatéral, l’artiste critique ne peut plus continuer à  créer tout en concevant du mépris pour l’art et le design commercial, dirigés exclusivement par les lois du marché.
Ce capitalisme de plus en plus intelligent et raffiné envahit les zones d’activités humaines les plus révolutionnaires, autonomes et retirées. Il ne s’agit pas d’insinuer que la création d’avant-garde a toujours été en opposition avec le capitalisme. Les modernistes ont participé au progrès du design en travaillant avec l’industrie pour développer mobilier et textiles dans le but d’apporter l’art aux masses.
En parallèle à  l’évolution du mouvement Dada, du ready-made, et plus tard du Pop’Art, les théories et philosophies de l’art et de la culture se sont penchées sur cet équilibre entre art et capitalisme, entre objet unique ou de masse, entre culture savante et populaire, entre amateur et professionnel, entre fonctionnel et dysfonctionnel. La nouvelle arme du capitalisme, les technologies de l’information, dicte de nouveaux contextes sociaux et culturels et y lance de nouveaux défis. Notre réponse: Media Art 2.0.

Media Art 2.0 dépasse les limites des Arts des Nouveaux Médias
Les arts des nouveaux médias actuels proposent principalement des travaux uniques en leur genre que leurs auteurs présentent eux-mêmes dans des expositions ou festivals spécialisés. Ces oeuvres sont en général complexes à  installer et difficiles à  entretenir et de fait restent confinées au ghetto des arts technologiques. Nous proposons des solutions plug-and-play tout-en-un. Media Art 2.0 présente les objets d’art comme des produits technologiques prêts à  être consommés ici et maintenant par quiconque.

Media Art 2.0 est un art adapté au marché
Nous produisons des objets en édition limitée (comme Ferrari) et les vendons à  des prix abordables (comme Sony). Nous y parvenons gràce à  des solutions électroniques robustes que nous avons nous-mêmes développées, et donc indépendantes des technologies informatiques généralistes et excessivement complexes. Chaque oeuvre a son numéro d’édition unique et porte les signatures certifiées des ses auteurs. Nous offrons aussi une garantie sur toute la durée de vie de nos produits.

Media Art 2.0 va au-delà  du savoir-faire des groupes informatiques
Les groupes électroniques et informatiques sont incapables de dépasser le pragmatisme inhérent à  leurs produits. Quand leurs designers tentent d’ajouter des qualités artistiques à  leurs objets, ils le font par simple addition ornementale (dorures, cristaux Swarowki ou diamants) qui en augmentent le prix et les rendent ‘exclusifs’. Cette approche ne transforme pas en oeuvre d’art un lecteur MP3 ou un téléphone portable. La durée de vie limitée des composants électroniques est en contradiction avec l’apparente valeur ‘éternelle’ du matériau décoratif.

Media Art 2.0 est la réponse à  la stagnation du marché
Nous proposons une solution au moment o๠le marché de l’art répond favorablement aux demandes des formes d’art traditionnelles tout en étant incapable de digérer les concepts véritablement contemporains. Nos produits intègrent harmonieusement art, techno-culture actuelle, design et art médiatique. Nous retournons aux racines de l’avant-garde et occupons notre propre niche au sein du système capitaliste de production et de consommation. Nous nous adressons à  des consommateurs avertis, insatisfaits par les produits de consommation de masse – gadgets au design cool ou production répétée à  l’infini de formes d’art traditionnelles.

Media Art 2.0 est l’avant-garde actuelle
Nous rendons à  l’art les choses que le design lui a empruntées au début du 20ième siècle: la recherche de nouvelles formes et de nouveaux contenus, l’expérimentation artistique comme un jeu, et le plaisir de la vie de tous les jours. Nous vivons dans un monde d’interfaces visuelles. Télévision, affichage publicitaire et politique, étalages commerciaux, show-business, services internet, systèmes bancaires sont avant tout des interfaces dont la fonction est de réaliser les processus de transfert d’information et de traduction d’idées. En travaillant avec des interfaces visuelles, nous les rendons visibles et tangibles et nous révélons les structures du monde actuel. Par cette approche, nos productions sont porteuses de sens critique. En répondant aux défis actuels, nous vidons et nettoyons les canaux médiatiques pour établir de nouveaux standards. En infiltrant les espaces publics et privés, nous introduisons dans la vie de tous les jours de l’art et une esthétique alternative.”