Inke Arns est Directrice Artistique du Hartware MedienKunstVerein de Dortmund.
Jacob Lillemose, critique d’art et curateur, est membre de la Danish Artnode foundation
“L’époque des expositions spécialisées est terminée et il est temps pour les arts informatiques de sortir du ghetto. S’il a été bénéfique pour les arts numériques – net et software art - d’être couvés pendant un certain temps, il est maintenant temps qu’ils entrent sur la scène des arts contemporains. Pour nous, médiateurs, la question n’est pas seulement de discuter de ces arts technologiques au travers du prisme des arts traditionnels, mais surtout d’anticiper la discussion inverse. Les arts informatiques proposent de nouveaux points de vue intéressants et pertinents sur l’art conceptuel, l’activisme, Fluxus,… aussi bien théoriquement qu’historiquement. Ce sont des perspectives qui méritent d’être explorées plus en profondeur.
[…] Il existe, autant du côté des arts numériques que des arts traditionnels, des forces qui s’opposent
à une intégration de ces deux mondes. Cette intégration serait pourtant bénéfique à chacun. Nous pensons qu’une négociation ou une médiation est nécessaire, et que toute forme de formalisme ou d’orthodoxie curatoriale est à éviter.
Il est à espérer qu’un jour seront organisées des expositions o๠oeuvres d’art numériques et
non-numériques seront placées côte à côte. Qu’elles coexistent sur un même niveau – celui de l’art contemporain – n’est pas un but en soi, mais la (pré)condition de telles expositions.”
Extraits de: Inke Arns & Jacob Lillemose, “ ‘It’s contemporary art, stupid’. Curating computer based art out of the ghetto”, Août 2005.
Première publication dans: Anke Buxmann, Frie Depraetere (eds), Argos Festival, argoseditions, Bruxelles, 2005, pp. 136 - 145.